Finalement, est-ce que la taille compte ?
Quand j’ai intégré l’équipe d’Accolades en 2016, la SCOP comptait 6 salariés-associés. Aujourd’hui nous sommes 9, et parfois 10 quand nous sommes joyeusement rejoints par un collègue québécois de la coopérative Niska.
Et alors, me direz-vous, qu’est-ce que ça change ?
Est-ce que la taille influence nos modalités de gouvernance partagée ? la qualité de nos échanges interindividuels ou collectifs ? le bien-être de chacun et sa place dans le groupe ?
Tout d’abord il est nécessaire d’avoir conscience que, plus l’équipe grandit, plus le nombre d’interactions possibles augmente. Le tableau ci-après précise le nombre potentiel des relations tant interindividuelles qu’intra-groupales (entre sous-groupes au sein de l’équipe) en fonction de la dimension des groupes.
Qu’est-ce que cela implique sur le fonctionnement de l’équipe ?
Les effets de l’augmentation de la taille d’un groupe sont déjà documentés en psychologie sociale ou en dynamique de groupe. J’en partage ici avec vous quelques enseignements.
Parmi les effets positifs, nous comprenons aisément que le nombre d’individu augmentant dans un groupe, nous augmentons potentiellement le nombre d’informations disponibles et la diversité de points de vue. Notre capacité d’innovation est accrue du fait d’un plus grand nombre d’idées nouvelles. Il a été également noté une plus grande probabilité de déceler la meilleure proposition, ainsi que de détecter les mauvaises options, au moins en théorie…
D’un autre côté, le temps nécessaire pour se concerter et coordonner nos actions devient plus important. La contribution individuelle de chaque membre décroît avec la taille du groupe. L’augmentation des risques qu’une personne plus influente, n’ayant pas nécessairement les meilleures idées, détermine les orientations prises par le groupe. La taille du groupe a également un impact sur la satisfaction de ses membres en lien avec la possibilité offerte à chacun de s’exprimer et non pas dans la quantité des interactions effectivement réalisées. La cohésion du groupe est également plus difficile à atteindre.
Ainsi, lorsque ces écueils sont évités, la qualité de la prise de décision est généralement considérée comme meilleure dans les grands groupes. Tout l’enjeu réside donc dans la capacité du collectif à éviter ces écueils et à mettre en place des actions favorisant la concertation, clarifiant l’organisation du travail, explicitant les prises de décision et simplifiant les processus.
Donc oui, la taille compte … et on vous en reparlera surement à l’occasion d’un accompagnement ou d’une formation !